dimanche 14 août 2016

La part des flammes, Gaëlle Nohant

Note : *****

Récompenses:

Prix des lecteurs "Livre de poche" - 2016
Prix France bleu / Page des Libraires - 2015

Présentation de l'éditeur, Héloïse d'Orsmesson:

Mai 1897. Pendant trois jours, le Tout-Paris se presse rue Jean-Goujon à la plus mondaine des ventes de charité. Les regards convergent vers le comptoir n° 4, tenu par la charismatique duchesse d’Alençon.

Au mépris du qu’en-dira-t-on, la princesse de Bavière a accordé le privilège de l’assister à Violaine de Raezal, ravissante veuve à la réputation sulfureuse, et à Constance d’Estingel, qui vient de rompre brutalement ses fiançailles.

Dans un monde d’une politesse exquise qui vous assassine sur l’autel des convenances, la bonté de Sophie d’Alençon leur permettra-t-elle d’échapper au scandale ? Mues par un même désir de rédemption, ces trois rebelles verront leurs destins scellés lors de l’incendie du Bazar de la Charité.

Enlèvement, duel, dévotion, La Part des flammes nous plonge dans le Paris de la fin du XIXe au cœur d’une histoire follement romanesque qui allie avec subtilité émotion et gravité.



Lire le 1er chapitre



L'auteur :

Née à Paris en 1973, Gaëlle Nohant vit aujourd’hui à Lyon. Elle est lauréate avec Jennifer D. Richard (Bleu poussière) de l'édition 2007 de la Résidence du premier roman consacrée à la littérature fantastique. La Part des flammes est son deuxième roman après L’Ancre des rêves, 2007 chez Robert Laffont, récompensé par le prix Encre Marine. Elle est également l’auteur d’un document sur le rugby et d’un recueil de nouvelles.

Gaëlle Nohant se consacre à l’écriture depuis une dizaine d’années. Inspirée notamment par Dickens et par les écrivains victoriens, cette jeune femme qui construit le canevas de sa narration à partir d’une base documentaire importante, défend une littérature à la fois exigeante et populaire.

Ma critique :

Après le Moyen-Age, je me suis plongée dans cette histoire du XIXeme. Eh bien, si peu d'évolution dans les rapports humains, dans les conditions de la femme ...

Toutes les femmes de l'aristocratie française rêvent d'être au Bazar de la charité, fier étendard de la foi chrétienne, pour la grande majorité qui tient plus de l'apparat que d'une foi profonde et sincère. Mais pour Violaine de Raezal l'enjeu est autre, d'une part il s'agit d'honorer le vœu de son mari décédé mais également de pouvoir subvenir à ses besoins car sans mari, on est plus rien, et encore pire lorsque nos beaux-enfants nous haïssent. Alors lorsque la duchesse d'Alencon la prend son aile (tout comme la jeune Constance), elle se prend d'une amitié sincère et dévouée pour ses femmes qui cachent une blessure comme elle.

Tout ce beau monde est là et plus encore en ce jour funeste puisque le nonce sera présent. Peu après son départ, un feu se déclare et envahit tout le Bazar, emportant femmes, enfants, hommes, aristocrates comme petites gens.

Qui survivra à cette hécatombe ? Combien en resteront marqué à vie ? Comment peut-être exister dans cette société d'apparence avec les stigmates du feu ?
Heureusement, de véritables amitiés vont se nouer et faire s'élever les personnes fragiles mais humaines.

Gaelle Nohant utilise une plume classique, riche digne du 19ème siècle pour décrire cette époque ravagée par le paraître, régie par le christianisme où les dualités pauvre/aristocratie, hommes/femmes sont encore catégorisées en castres intouchables.


Un magnifique roman historique !

Quelques citations relevées :

- Jamais elle ne trouvera de mari. C'est fini, continua-t-elle, les larmes lui montant aux yeux.
- Peut-être la voudra-t-il encore, lui...
- Allons, il n'est pas stupide à ce point, rétorqua Amélie. 

*******************************************************************************
Quand elle entendait dire que les romans étaient de dangereux objets entre les mains d’une jeune fille, elle ne protestait plus. Puissants et dangereux, oui, car ils vous versaient dans la tête une liberté de penser qui vous décalait, vous poussait hors du cadre. On en sortait sans s’en rendre compte, on avait un pied dansant à l’extérieur et la cervelle enivrée, et quand on recouvrait ses esprits, il était trop tard.
*******************************************************************************
Violaine de Raezal se disait que s'il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes et encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière.                                  
       
             
Fiche technique :

Editeur: Heloïse d'Ormesson         Date d'édition : Mars 2015    496 pages


Pour aller plus loin :


Gaelle Nohant présente son livre


Gaelle Nohant interviewée lors du Salon de Saint-Maur en 2016



N’hésitez pas à aller son site et son café littéraire 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire