dimanche 14 août 2016

Du domaine des murmures, Carole Martinez

Note : *****

Récompenses:

Prix Goncourt des lycéens - 2011
Prix des lecteurs de Corse -  2012
Prix des lecteurs des écrivains du Sud - 2012
Prix Marcel Aymé - 2012

Présentation de l'éditeur, Gallimard:


En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire "oui" : elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l'entraînera jusqu'en Terre sainte.

Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d'une sensualité prenante.



Feuilletez le livre



L'auteur :

Carole Martinez est née en 1966, elle a vécu la majeure partie de sa vie en Moselle.

"Le cœur cousu" est son premier roman, il lui a valu à Saint-Malo en 2007 le troisième prix Ouest-France Étonnants Voyageurs. Le souffle lyrique et la force poétique de ce premier roman aux allures de conte ont séduit les dix jeunes jurés.

En 2011, elle publie "Du domaine des murmures" qui remporte un succès critique et public, il est récompensé par le Goncourt des lycéens. Son récit prend vie au Moyen-Âge en Franche-Comté, au sein du château de Hautepierre aussi l'ouvrage reçoit en 2012 le prix Marcel Aymé décerné par le conseil régional de Franche-comté.... 

Ma critique :

Pour échapper à un mariage arrangé, Esclarmonde dit préférer se consacrer à Dieu et se fait emmurée. Commence alors une longue fable sur le devenir de la femme, sur la foi, sur la violence des hommes.

Carole Martinez, sous des airs mystiques met à mal la foi, en donnant à son héroïne quelques airs de Marie et donnant des explications bien réelles à tous ces "miracles qu'elle rencontrera, qu'elle engendrera".
Alors que l'auteur parle avec douceur et poésie de la maternité, de l'attachement, elle est également capable de violence dans ses propos lorsque évoque la croisade.

J'ai aimé ce livre emprunt de Moyen-Age sans nous envahir du langage, des expressions de l'époque. Elle a su être parcimonieuse dans l'utilisation de son savoir et ses recherches. Et son écriture est poétique, vraie, violente et acerbe.

Une belle découverte qui me pousse à lire d'autres œuvres.

Quelques citations relevées :


Je n'avais pas menti, je m'étais contentée de taire une vérité que personne n'avait envie d'entendre et mon silence avait offert un espace blanc à broder, un vide dont chacun s'était emparé avec délice.    

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Entre le sommet et l'abîme, il n'y a qu'un pas et la chute menace ceux qui tentent de grimper trop vite, trop haut. La chute ou le gibet !
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Et moi, j’étais entrée dans ma cellule comme en un navire, j’y avais essuyé des tempêtes, abordé des terres inconnues, j’y avais tout perdu et tellement espéré. Comment pouvait-on tant apprendre, tant changer, tant souffrir, tant vieillir, en si petit espace ? 
  Je n'avais pas menti, je m'étais contentée de taire une vérité que personne n'avait envie d'entendre et mon silence avait offert un espace blanc à broder, un vide dont chacun s'était emparé avec délice.                                       
                     
Fiche technique :

Editeur: Gallimard         Date d'édition : Aout 2011    208 pages


Pour aller plus loin :



Carole Martinez présente son livre


Carole Martinez est interviewée au salon du livre de Colmar en 2012


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