vendredi 15 juillet 2016

Le joueur, Fédor Mikaïlovitch Dostoïevski



Note : *****


Présentation de l'éditeur, Librio:

Le jeu brûle tout. Il est la passion. Il est le rêve. L'enfer et la démesure. Le révélateur des abîmes de l'âme et l'ignoble concentré de la comédie bourgeoise. Il est l'argent!

Autour de ses tapis, le général déchu se fait l'esclave du marquis et attend le décès de la richissime Baboulinka, sa tante. Hypothèques... Héritages...Intrigues... Corruption morale sur fond de bonnes manières. Qui donc résistera à ce tourbillon de folie?

Dans ce désordre furieux, Alexis succombe à son tour au cancer du jeu. Le jeune précepteur veut séduire l'intraitable Pauline, belle-fille de son employeur. Il est pauvre et doit devenir riche. Il veut surprendre et se tuerait pour ça.

Sur Roulettenbourg, ville d'eau paisible, souffle le vent du gâchis. Une tempête frénétique emportant les derniers fétus d'une vieille Europe en lambeaux...





L'oeuvre



L'auteur :


Fédor Mikaïlovitch Dostoïevski naquit à Moscou en 1821, la même année que Flaubert et Baudelaire. A cette période, en Russie, la production littéraire se concentre autour de Pouchkine (qui meurt en 1837) et de Gogol (qui meurt en 1852).

Pour situer le contexte politique, on peut notamment expliquer que la Russie connait sa première vague de contestation démocratique portée par l'aristocratie libérale contre l'absolutisme de Nicolas Ier ; en 1825, un complot est découvert et la rébellion est étouffée. C'est l'Affaire des Décembristes.

Après des études d'ingénieur à Saint-Pétersbourg, Dostoïevski se consacre à la littérature tout en participant à des réunions clandestines de libéraux (où il s'initie à la doctrine de Fourier et au socialisme utopique), qui s'insurgent contre le régime autocratique des tsars. Arrêté en 1849, il est envoyé dans un bagne de Sibérie pendant cinq ans. A sa libération, il se remet à écrire intensément et entreprend de nombreux voyages en Europe, ce qui lui permet d'avoir un panorama très large sur son temps, et d'acquérir une solide culture générale (il avait traduit Eugénie Grandet de Balzac en 1843), malgré ses graves difficultés d'argent.

C'est en 1865 que paraissent Crime et Châtiment, et Le Joueur. Puis, c'est au tour de l'Idiot en 1868, l'Eternel Mari en 1870, Les Frères Karamazov en 1879, et le Discours sur Pouchkine l'année suivante.

Il meurt en 1881.


Ma critique :

Le joueur fait partie de ces livres "petit mais costaud" qui en une centaine de pages développe tant de sentiments, dévoile tant de l'être humain et des vices de l'aristocratie du XIXème siècle.

Dostoïevski dresse un portrait peu flatteur des mœurs bourgeoises européennes de cette époque ; tout n'y ait qu'hypocrisie, quête d'argent, de statut, manipulation des uns, discrimination des autres, ...

Et au milieu la passion qui les anime, passion amoureuse et passion du jeu ; passion qui pousse à la folie, à la psychose. Laquelle sera la plus dangereuse pour l'Homme ? Laquelle supplantera l'autre ?

On ressent dans ce court roman le mépris qu'il a pour les populations françaises, allemandes, polonaises qui ne vivent que pour l’argent alors que les russes vivent de passion, certes, destructrices.

Ecrit en 27 jours, ce court roman n'est pas le meilleur mais on y retrouve la plume descriptive des personnages si propre à Dostoïevski. Le joueur est plus ou moins autobiographique car Dostoïevski a lui aussi été repoussé par une femme et a sombré longtemps dans le jeu.

Quelques citations relevées :

Quand un pareil tempérament s'engage dans une telle voie, il n'en peut plus sortir ; c'est un traîneau lancé sur une pente de glace : toujours plus vite, plus vite, jusqu'à l'abîme.
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L'homme est despote et la femme est bourreau. Vous, particulièrement, vous aimez beaucoup à torturer.
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J’aime mieux me vautrer comme un Russe, ou m'enrichir à la roulette. Je ne veux pas, moi, devenir un Hoppe et Cie dans cinq générations. Moi, l'argent, je le veux pour moi-même, et je ne me considère pas comme une part indispensable et indivisible du capital
                             
Fiche technique :

Editeur: Plon           Date d'édition : 1887     120 pages


Pour aller plus loin :

Lecture du livre




Bande-annonce du film de Claude Autant-Lara

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