lundi 13 juin 2016

L'homme qui ment, Marc Lavoine

Note : *****

Présentation de l'éditeur, Fayard:

Communiste et charmeur, cégétiste et volage : tel était Lulu, mon père. Menteur aussi, un peu, beaucoup, passionnément, pour couvrir ses frasques, mais aussi pour rendre la vie plus belle et inattendue.
Lulu avait toujours une grève à organiser ou des affiches à placarder. La nuit venue, il nous embrigadait, ma mère, mon frère et moi, et nous l’aurions suivi au bout du monde en trimbalant nos seaux de colle et nos pinceaux. Il nous faisait partager ses rêves, nous étions unis, nous étions heureux.
Evidemment, un jour, les lendemains qui chantent se sont réduits à l’achat d’une nouvelle voiture, et Che Guevara a fini imprimé sur un tee-shirt.
Le clan allait-il survivre à l’érosion de son idéal et aux aventures amoureuses que Lulu avait de plus en plus de mal à cacher ? Collègues, voisines, amies ; brunes, blondes, rousses : ses goûts étaient éclectiques. Lulu était très ouvert d’esprit.
Sans nous en rendre compte, nous avions dansé sur un volcan. L’éruption était inévitable.





Lisez un extrait



L'auteur :
Marc Lavoine est né le 6 août 1962 à Longju­meau. Son père est employé aux PTT et sa mère est secrétaire, tous deux militants syndicaux. Il a un frère, Francis, de cinq ans son aîné.
Il fait ses premiers pas d'acteur à la télévision, en 1981, dans la série Pause-café au côté de Véro­nique Jean­not. Féru de musique, il rencontre, par l'entre­mise de Patri­cia Coqua­trix, la produc­trice Florence Aboul­ker qui le présente à son fils, Fabrice Aboul­ker, alors direc­teur artis­tique chez Barclay. Leur colla­bo­ra­tion marque le début de la carrière de chan­teur de Marc Lavoine, en 1984. Chan­teur proli­fique, l'artiste enchaîne les albums et les succès : il en est à son 11ème album.
Parallèlement, l'artiste mène une carrière d'acteur depuis le milieu des années 90. C'est Claude Chabrol qui lui offre sa première apparition au cinéma, dans L'enfer (1994).
L'homme qui ment est son 1er roman et il s'est vendu à plus de 100 000 exemplaires (il vient tout juste de sortir en poche, donc le compteur continue à grimper). Il avait, en 2011 co-écrit Toi et moi, on s'appelle par nos prénoms avec Driss El Kesri.
Marc Lavoine met sa noto­riété au service de diffé­rentes actions huma­ni­taires. Il est un fidèle "enfoirés", a été le parrain du Téléthon, en 2015 et depuis 1990, il participe à la création du journal Le Papo­tin, écrit pour et avec des enfants autistes.
En avril 2007, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur et promu officier de l'ordre des Arts et des Lettres.

Ma critique :

J'aime beaucoup Marc Lavoine pour le poète et l'homme engagé qu'il est et ce qu'il dégage : cette bienveillance et mélancolie que l'on perce au fond de ces yeux bleus et de ses textes magnifiques.

Ce livre auto-biographie est à son image puisqu'on y retrouve ces traits marquants. On y apprend d'où vient cet engagement pour ses idees de solidarité, de partage, d'entraide, ses convictions en l'être humain. Et surtout pourquoi cette mélancolie, ce sentiment de m'excuser d'être là et de réussir tout ce qu'il entreprend (chanson, poésie, comédie ... et maintenant écrivain).
Comment profiter pleinement de ses succès lorsque la famille éclate et que chacun souffre et n'arrive pas a s'épanouir pleinement ? Peut-être en écrivant ce livre justement, a-t-il eu un effet libératoire ?

Toujours est-il que le petit Marc écrit à son père ce qu'il n'a jamais osé lui dire quant à son alcoolisme, ses infidélités, son addiction sexuelle et surtout pourquoi avoir utiliser ses enfants comme complices malgré eux de la tromperie de leur mère. La beauté de ce témoignage se trouve dans la manière de faire, il n'y a pas d'agressivité, d'insultes, de cris. Non, il y a de la poésie, de la psychologie, de l'humanisme : il ne juge pas, il relate, il tente même d'expliquer, de trouver des circonstances atténuantes. Et même si ce livre est autobiographique, il parle plus des ressentis de sa mère, de son père que des siens réellement, je l'ai ressenti comme une grande lettre d'excuse pour sa mère.

Ayant lu récemment celui de Yann Queffelec avec L'homme de ma vie, je ne peux m'empêcher de faire un ptit parallèle. Même si l'on est pas dans un même contexte (milieu bourgeois culturel parisien / mileu banlieusard communiste), les attentes de ces deux personnes sont les mêmes : respecter et aimer son père malgré ses failles.


Quelques citations relevées :

Je l'observais sans la déranger, je la laissais croire qu'elle était seule. Je la voyais de dos ou de profil, je laissais ces instants défiler comme au ralenti. Le papier peint, le crépi et le Rimmel glissant comme l'encre d'une écolière dans le caniveau de la pluie.
Dis, quand reviendras-tu ?
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Quand on brise le cœur de quelqu'un, on en brise toujours plusieurs à la fois, c'est ça la vie, un magasin de porcelaine.
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Unis contre vents et marées, nous rêvions en collant la nuit nos idées sur les murs. (...) On était bons, j'ai longtemps cru que ca marcherait, que la famille réussirait à se recoller elle aussi
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Je comprenais que, malgré les chagrins, les erreurs, les échecs et la défaite, j’avais, grâce à mes parents, le goût du bonheur, du combat et des victoires.
                               
Fiche technique :

Editeur: Fayard          Date d'édition : Janvier 2015                 192 pages




Pour aller plus loin :

Marc était l'invité de Laurent ruquier pour son livre


Bientôt l'adaptation cinématographique ...

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