lundi 27 juin 2016

La passe miroir, Tome 1 : Les fiancés de l'hiver, Christelle Dabos

Note : *****

Récompenses :

Grand Prix de l'Imaginaire 2016 - Roman jeunesse francophone
Premier roman jeunesse, Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama, 2014
Prix Elbakin 2014 catégorie jeunesse

Présentation de l'éditeur, Gallimard Jeunesse:

Sous son écharpe élimée et ses lunettes de myope, Ophélie cache des dons singuliers : elle peut lire le passé des objets et traverser les miroirs. Elle vit paisiblement sur l'arche d'Anima quand on la fiance à Thorn, du puissant clan des Dragons. La jeune fille doit quitter sa famille et le suivre à la Citacielle, capitale flottante du Pôle. À quelle fin a-t-elle été choisie ? Pourquoi doit-elle dissimuler sa véritable identité ? Sans le savoir, Ophélie devient le jouet d'un complot mortel.

Une héroïne inoubliable, un univers riche et foisonnant, une intrigue implacable. Découvrez le premier livre d'une grande saga fantastique et le talent d'un nouvel auteur à l'imaginaire saisissant.




Lisez un extrait




L'auteur :

Christelle Dabos est née en 1980 sur la Côte d'Azur.
Elle commence à gribouiller ses premiers textes sur les bancs de la faculté et se destine à être bibliothécaire quand la maladie survient. L'écriture devient alors une seconde nature, notamment au sein de Plume d'Argent, une communauté d'auteurs sur Internet.
Elle décide de relever son premier défi littéraire grâce à leurs encouragements et devient ainsi la grande lauréate du Concours du premier roman jeunesse.
Christelle Dabos vit en Belgique.



Ma critique :

Pour mon baptême de lecture d'un roman fantasy, je dois dire que j'ai été gâtée. Certes, je n'y suis pas allée au hasard, j'ai vu une telle émulation de plusieurs babéliotes que lorsque je l'ai vu à la bibliothèque, je me suis dit "c'est le moment de se lancer ". Paradoxalement, j'apprécie beaucoup la fantasy a la télé ou ciné (grande fan de GOT, mais aussi avatar, seigneur des anneaux, Narja, ...).

Donc, me voila lancer dans les aventures d'Ophèlie, cette animiste liseuse d'objets et passe miroir, qui vivait très bien au milieu de son musée et ses livres. Mais voilà, les alliances se jouent plus haut et elle doit se marier. (Oui oui il y a un peu d'Alice au pays des merveilles !). Elle découvre un tout autre monde, nommé le Pôle, qui s'inspire brillamment de la cour de Louis XIV. Tout y est, les favorites, les intrigantes, les hypocrites, les empoisonneuses, les petites gens, les nobles. Je dois avouer que je suis férue de cette époque et ceci explique peut être également mon engouement pour ce livre qui est fantaisiste mais tellement inspiré de l'histoire.Tout de même, la différence notable est que cela ne situe pas entre les maisons de la noblesse mais entre les familles aux pouvoirs extraordinaires : les dragons aux griffes acérées, les mirages et l'art d'embellir le quotidien,la Toile où tout ce qui est vu est partagé et autres chroniqueurs, nihilistes, ...

L'intrigue se ficelle au fur et à mesure et est parfaitement orchestrée, et l'adage est d'usage : il ne faut pas se fier aux apparences !
Les personnages ont chacun une telle personnalité, qu'on s'attache à beaucoup d'entre eux. On sourit, on s'angoisse, on compatit, on déteste et surtout on est surpris par tant de rebondissements.

Bon, je m’arrête là ... j'ai fait commander le 2 et l'on vient de m'informer qu'il était arrivé. Je file le chercher pour savoir comment tout ceci va évoluer! Hâte hâte!


Quelques citations relevées :

Mais son regard, lui, ne redeviendrait jamais comme avant. A force de voir des illusions, il avait perdu les siennes et c'était très bien comme ça. Quand les illusions disparaissent, seule demeure la vérité.
                                               ---------------------------------------------------
On peut aimer d'un seul regard. D'ailleurs, on ne s'aime jamais si bien que quand on se connaît fort mal.
 ---------------------------------------------------
Tant qu'Ophélie aurait des scrupules, tant qu'elle agirait en accord avec sa conscience, tant qu'elle serait capable de faire face à son reflet chaque matin, elle n'appartiendrait à personne d'autre qu'elle même.
                           
Fiche technique :

Editeur: Gallimard  Jeunesse          Date d'édition : 2013                567 pages


Pour aller plus loin :

lundi 20 juin 2016

L'ami retrouvé, Fred Uhlman

Note : *****


Présentation de l'éditeur, Gallimard:


Agé de seize ans, Hans Schwarz, fils unique d'un médecin juif, fréquente le lycée le plus renommé de Stuttgart. Il est encore seul et sans ami véritable lorsque l'arrivée dans sa classe d'un garçon d'une famille protestante d'illustre ascendance lui permet de réaliser son exigeant idéal de l'amitié, tel que le lui fait concevoir l'exaltation romantique qui est souvent le propre de l'adolescence.

C'est en 1932 qu'a lieu cette rencontre, qui sera de courte durée, les troubles déclenchés par la venue de Hitler ayant fini par gagner la paisible ville de Stuttgart. Les parents de Hans, qui soupçonnent les vexations que subit le jeune homme au lycée, décident de l'envoyer en Amérique, où il fera sa carrière et s'efforcera de rayer de sa vie et d'oublier l'enfer de son passé. Ce passé qui se rappellera un jour à lui de façon tragique.

L'auteur :

Fred Uhlman naît en janvier 1901 à Stuttgart en Allemagne, dans une famille juive peu pratiquante. Au début de son adolescence éclate la Première Guerre mondiale, et avec elle, une crise métaphysique de l’auteur face à l’existence de Dieu. Déçu par la religion, il va ensuite l’être par sa patrie.
Après des études de droit au sein du lycée de Stuttgart, Uhlman s’installe comme avocat. Mais les tensions entre nazis et communistes se multiplient, l’antisémitisme grandit et en 1933, Hitler est élu au pouvoir. Uhlman quitte alors l’Allemagne pour Paris, avant de s’installer finalement en Angleterre.
À partir de 1940, il se consacre pleinement à ses deux passions : la peinture et l’écriture. C'est en prison que Fred Uhlman pratique pleinement sa passion pour la peinture puisqu'il est arrêté en raison de ses origines allemandes qui font de lui un parfait suspect. Une fois libéré de prison, il est naturalisé britannique.
En 1971 il publie L'Ami retrouvé, une autobiographie romancée. Il publie ensuite La Lettre de Conrad dans laquelle Hans reçoit une lettre de son ami expliquant pourquoi il a participé à un complot contre Hitler.
Il meurt le 11 avril 1985 à Londres.

Ma critique :

Il est rare que de petits livres comme celui-ci marquent le lecteur après une seule heure de lecture - je pense à la Métamorphose de Khafka, à le Joueur d'échec de Zweig ou encore Effroyables Jardins de Quint , et bien d'autres ...
Eh oui, L'ami retrouvé peut supporter ces comparaisons car sur la base d'une amitié entre deux allemands va se jouer beaucoup d'enjeux personnels, contrariés par les influences familiales et politiques.

Nous sommes en 1932, début de la montée au pouvoir d'Hitler et du nazisme et les idees phares du mouvement commencent à se rependre comme une "odeur de crottin" - acide et persistante. Mais nos deux héros, en plein adolescence, sont loin de se préoccuper de cet impact politique. Non, eux se délectent de la culture, la vraie, celle qui n'a pas de nationalités, ni de religion, en passant de Goethe à Baudelaire en passant par Tolstoï, en admirant ces grands auteurs comme les plus grands peintres ou encore les antiquités grecques ou latines.
L'adolescence a une fin qui se détermine par un retour à la réalité et là, dans notre contexte la réalité est absurde, injuste et incompréhensible mais elle aura raison de cette amitié infaillible que tout deux recherchait, adulait, exultait. Quoique ...

Ce livre est très intense dans sa lecture parce que dès le début on sait que notre narrateur a été profondément marqué, blessé par une amitié déçue. Cette intensité vient également du fait que les sentiments de Hans et Conrad vont parfois au delà de l'amitié, ils sont pris par une réelle passion quasi-amoureuse.
Ce livre fleure la nostalgie, la mélancolie, tant dans cette amitié perdue que dans ce pays qu'il a abandonné et même renié. Au gré des descriptions on ressent ce mal du pays qui bouleverse le narrateur et par son biais l'auteur.

Ce livre ravira les collégiens,lycéens et adultes dans l'approche de la 2nde guerre mondiale et les bouleversements humains au quotidien.


Quelques citations relevées :


Tout ce que je savais, c'est que c'était là ma patrie, mon foyer, sans commencement ni fin, et qu'être juif n'avait fondamentalement pas plus d'importance que d'être né avec des cheveux bruns et non des cheveux roux.
                                               ---------------------------------------------------
"Ne me regarde pas avec ces yeux de chiens battus ! Suis-je responsable de mes parents ? Y suis-je pour quelque chose ? Me blâmerais-tu parce qu'ainsi va le monde ? N'est-il pas temps pour nous deux de faire preuve de maturité, de re noncer au rêve et d'affronter la réalité ? "
 ---------------------------------------------------

                             
Fiche technique :

Editeur: Gallimard            Date d'édition : 1978                122 pages


Pour aller plus loin :

La bande-annonce du film, réalisé par Jerry Schatzberg, en 1988

Quelques oeuvres de Fred Uhlman peintre




jeudi 16 juin 2016

2084, Boualem Sansal


Note : *****

Récompenses :
Académie Française - Grand Prix du roman - 2015 
Palmarès du meilleur livre de l'année, Magazine Lire - 2015

Présentation de l'éditeur, Gallimard:


L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions. 
Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion… 
Boualem Sansal s’est imposé comme une des voix majeures de la littérature contemporaine. Au fil d’un récit débridé, plein d’innocence goguenarde, d’inventions cocasses ou inquiétantes, il s’inscrit dans la filiation d’Orwell pour brocarder les dérives et l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties.





Lisez un extrait



L'auteur :


Né le 15 octobre 1949 à Theniet El Had, petit village des monts de l’Ouarsenis, Boualem Sansal est un écrivain algérien d'expression française, principalement romancier mais aussi essayiste, censuré dans son pays d'origine à cause de sa position très critique envers le pouvoir en place. Il habite néanmoins toujours en Algérie, considérant que son pays a besoin des artistes pour ouvrir la voie à la paix et à la démocratie et vit à Boumerdès, près d'Alger. Il a fait des études d'ingénieur et un doctorat en économie.
Il était haut fonctionnaire au ministère de l'Industrie algérien jusqu'en 2003. Il a été limogé en raison de ses écrits et de ses prises de position.

Son premier roman,"Le serment des barbares", a reçu le prix du premier Roman et le prix Tropiques 1999. Son livre Poste restante, une lettre ouverte à ses compatriotes, est resté censuré dans son pays. Après la sortie de ce pamphlet, il est menacé et insulté mais décide de rester en Algérie. Un autre de ses ouvrages, Petit éloge de la mémoire est un récit épique de l'épopée berbère.
Boualem Sansal est lauréat du Grand Prix RTL-Lire 2008 pour son roman Le Village de l'Allemand sorti en janvier 2008.

En juin 2012, il reçoit le prix du Roman arabe pour son livre Rue Darwin, avec l'opposition des ambassadeurs arabes qui financent le prix. Le 13 juin 2013 l'Académie française lui décerne le grand prix de la Francophonie, doté de 20 000 euros.

En novembre 2015, il reçoit le Grand Prix du roman 2015 de l'Académie française pour son livre "2084".

Ma critique :

2084 est un roman post-apocalyptique où Boualem Sansal extrapole un monde qui se passe en Abistan, soumis à une une dictature religieuse, représenté par le dieu Yolah et son délégué Abi. Tous les hommes se ressemble par leur conduite, leur manière de pensée et même leur langue, instaurée par cette dictature.

On suit la pérégrination d'Abi, jeune homme tout juste sorti d'un sanatorium et qui a attendu de faits étranges qui l'amène à commencer à douter (ce qui est hors d'usage dans ce pays). En total ignorant, il va commencer à se poser des questions, à vouloir y trouver des réponses et à commencer à penser par lui-même, à avoir une liberté de conscience.
Il rencontre Koa, qui est un savant et donne des réponses "raisonnées", ou plus en adéquation avec ce qu'on lui a toujours appris mais la liberté de penser entraîne également des doutes chez lui.
Et on va les suivre dans leur questionnement, dans la révolte pour savoir si certains événements entendus existent. Pourquoi des caravanes disparaissent ? Y a-t-il un autre monde ? La Frontière, existe-elle? Où Mène-t-elle?
Qui est ce Démoc ou Dimoc, le bien, le mal ? Un mythe, une utopie, une réalité à atteindre ?

Boualem Sansal a une écriture précise, travaillée, très enrichissante par le fond et la forme. Au delà de son talent d'écrivain, de conteur, il nous pousse à réfléchir en mettant en exergue le conditionnement religieux, la pensée unique, le langage sommaire. Son message est clair : "Prenez conscience du danger des religions totalitaires et liberticides avant que ce livre ne soit une prophétie".


Quelques citations relevées :


Or voilà qu'ils étaient infiniment pluriels et si différents qu'au bout du compte chacun était un monde en soi, unique, insondable, ce qui d'une certaine façon révoquait la notion du peuple, unique et vaillant, fait de frères et de sœurs jumeaux. Le peuple serait donc une théorie, une de plus, contraire au principe d'humanité, tout entière cristallisée dans l'individu, en chaque individu. C'était passionnant et troublant. C'est quoi alors un peuple?.
                                               ---------------------------------------------------
À la fin des fins régnera le silence et il pèsera lourd, il portera tout le poids des choses disparues depuis le début du monde et celui encore plus lourd des choses qui n'auront pas vu le jour faute de mots sensés pour les nommer.
 ---------------------------------------------------
ILa religion fait peut-être aimer Dieu mais rien n'est plus fort qu'elle pour faire détester l'homme et haïr l'humanité.
                               
Fiche technique :

Editeur: Gallimard               Date d'édition : Aout 2015                 288 pages


Pour aller plus loin :




Boualem Sansal incité de la Grande Librairie pour son roman 2084

lundi 13 juin 2016

L'homme qui ment, Marc Lavoine

Note : *****

Présentation de l'éditeur, Fayard:

Communiste et charmeur, cégétiste et volage : tel était Lulu, mon père. Menteur aussi, un peu, beaucoup, passionnément, pour couvrir ses frasques, mais aussi pour rendre la vie plus belle et inattendue.
Lulu avait toujours une grève à organiser ou des affiches à placarder. La nuit venue, il nous embrigadait, ma mère, mon frère et moi, et nous l’aurions suivi au bout du monde en trimbalant nos seaux de colle et nos pinceaux. Il nous faisait partager ses rêves, nous étions unis, nous étions heureux.
Evidemment, un jour, les lendemains qui chantent se sont réduits à l’achat d’une nouvelle voiture, et Che Guevara a fini imprimé sur un tee-shirt.
Le clan allait-il survivre à l’érosion de son idéal et aux aventures amoureuses que Lulu avait de plus en plus de mal à cacher ? Collègues, voisines, amies ; brunes, blondes, rousses : ses goûts étaient éclectiques. Lulu était très ouvert d’esprit.
Sans nous en rendre compte, nous avions dansé sur un volcan. L’éruption était inévitable.





Lisez un extrait



L'auteur :
Marc Lavoine est né le 6 août 1962 à Longju­meau. Son père est employé aux PTT et sa mère est secrétaire, tous deux militants syndicaux. Il a un frère, Francis, de cinq ans son aîné.
Il fait ses premiers pas d'acteur à la télévision, en 1981, dans la série Pause-café au côté de Véro­nique Jean­not. Féru de musique, il rencontre, par l'entre­mise de Patri­cia Coqua­trix, la produc­trice Florence Aboul­ker qui le présente à son fils, Fabrice Aboul­ker, alors direc­teur artis­tique chez Barclay. Leur colla­bo­ra­tion marque le début de la carrière de chan­teur de Marc Lavoine, en 1984. Chan­teur proli­fique, l'artiste enchaîne les albums et les succès : il en est à son 11ème album.
Parallèlement, l'artiste mène une carrière d'acteur depuis le milieu des années 90. C'est Claude Chabrol qui lui offre sa première apparition au cinéma, dans L'enfer (1994).
L'homme qui ment est son 1er roman et il s'est vendu à plus de 100 000 exemplaires (il vient tout juste de sortir en poche, donc le compteur continue à grimper). Il avait, en 2011 co-écrit Toi et moi, on s'appelle par nos prénoms avec Driss El Kesri.
Marc Lavoine met sa noto­riété au service de diffé­rentes actions huma­ni­taires. Il est un fidèle "enfoirés", a été le parrain du Téléthon, en 2015 et depuis 1990, il participe à la création du journal Le Papo­tin, écrit pour et avec des enfants autistes.
En avril 2007, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur et promu officier de l'ordre des Arts et des Lettres.

Ma critique :

J'aime beaucoup Marc Lavoine pour le poète et l'homme engagé qu'il est et ce qu'il dégage : cette bienveillance et mélancolie que l'on perce au fond de ces yeux bleus et de ses textes magnifiques.

Ce livre auto-biographie est à son image puisqu'on y retrouve ces traits marquants. On y apprend d'où vient cet engagement pour ses idees de solidarité, de partage, d'entraide, ses convictions en l'être humain. Et surtout pourquoi cette mélancolie, ce sentiment de m'excuser d'être là et de réussir tout ce qu'il entreprend (chanson, poésie, comédie ... et maintenant écrivain).
Comment profiter pleinement de ses succès lorsque la famille éclate et que chacun souffre et n'arrive pas a s'épanouir pleinement ? Peut-être en écrivant ce livre justement, a-t-il eu un effet libératoire ?

Toujours est-il que le petit Marc écrit à son père ce qu'il n'a jamais osé lui dire quant à son alcoolisme, ses infidélités, son addiction sexuelle et surtout pourquoi avoir utiliser ses enfants comme complices malgré eux de la tromperie de leur mère. La beauté de ce témoignage se trouve dans la manière de faire, il n'y a pas d'agressivité, d'insultes, de cris. Non, il y a de la poésie, de la psychologie, de l'humanisme : il ne juge pas, il relate, il tente même d'expliquer, de trouver des circonstances atténuantes. Et même si ce livre est autobiographique, il parle plus des ressentis de sa mère, de son père que des siens réellement, je l'ai ressenti comme une grande lettre d'excuse pour sa mère.

Ayant lu récemment celui de Yann Queffelec avec L'homme de ma vie, je ne peux m'empêcher de faire un ptit parallèle. Même si l'on est pas dans un même contexte (milieu bourgeois culturel parisien / mileu banlieusard communiste), les attentes de ces deux personnes sont les mêmes : respecter et aimer son père malgré ses failles.


Quelques citations relevées :

Je l'observais sans la déranger, je la laissais croire qu'elle était seule. Je la voyais de dos ou de profil, je laissais ces instants défiler comme au ralenti. Le papier peint, le crépi et le Rimmel glissant comme l'encre d'une écolière dans le caniveau de la pluie.
Dis, quand reviendras-tu ?
                                               ---------------------------------------------------
Quand on brise le cœur de quelqu'un, on en brise toujours plusieurs à la fois, c'est ça la vie, un magasin de porcelaine.
 ---------------------------------------------------
Unis contre vents et marées, nous rêvions en collant la nuit nos idées sur les murs. (...) On était bons, j'ai longtemps cru que ca marcherait, que la famille réussirait à se recoller elle aussi
  ---------------------------------------------------
Je comprenais que, malgré les chagrins, les erreurs, les échecs et la défaite, j’avais, grâce à mes parents, le goût du bonheur, du combat et des victoires.
                               
Fiche technique :

Editeur: Fayard          Date d'édition : Janvier 2015                 192 pages




Pour aller plus loin :

Marc était l'invité de Laurent ruquier pour son livre


Bientôt l'adaptation cinématographique ...