vendredi 1 avril 2016

Les cavaliers d'Allah, Geneviève Chauvel

Note : *****


Présentation de l'éditeur, L'Archipel :


Au début du VIIe siècle, tandis que l’Occident s’assoupit, au cœur de l’Orient, en Arabie, naît une doctrine qui se répand à la vitesse du vent : l’islam. Par la voix du Prophète, elle séduit et s’impose. Ses cavaliers n’auront désormais qu’un but : conquérir et répandre la révélation du Tout-Puissant.

Lorsque Muhammad s’éteint en 632, toute la péninsule arabique est islamisée. Les califes successeurs s’élancent hors des frontières pour clamer le nom d’Allah. Force est de constater avec quelle rapidité les Arabes ont imposé l’islam : en soixante ans à peine, les habitants d’Afrique du Nord ont oublié cinq siècles de latinisation et de rites chrétiens pour adopter la doctrine musulmane.

La célèbre Kahéna, Jeanne d’Arc berbère à la tête de cent mille hommes, n’a pu empêcher le général Hassan Ibn Noman de s’imposer par les armes et par la ruse. C’est en arabe, désormais, que l’histoire du pays va s’écrire.

Dans un style épique, Geneviève Chauvel retrace la chevauchée des cavaliers d’Allah, des abords de La Mecque à la bataille de Poitiers (732). Des guerriers qui ont lancé le monde arabe sur sa trajectoire actuelle.




Lisez un extrait




L'auteur :
Née à Fréjus, Geneviève Chauvel a grandi en Syrie, puis en Algérie, avant d'étudier le droit et les sciences économiques à Paris.

Photographe de guerre et grand reporter dès 1967 pour les agences Gamma et Sygma, elle réalise pour la presse et la télévision des interviews et portraits des principaux chefs d'état du Moyen-Orient : Sadate, Hussein de Jordanie, Kadhafi, Arafat, Moshé Dayan, Schimon Peres, les émirs du Golfe…
Sa grande connaissance du monde arabe et de son histoire lui a permis d'écrire le best seller Saladin (Pygmalion 1991), et plus récemment Aïcha, la bien-aimée du Prophète (Télémaque, 2007), et Barberousse, le maître de la Méditerranée (Balland, 2010).

Ma critique :

Geneviève Chauvel apporte avec cet ouvrage une reconstitution de la conquête musulmane de la mort du Prophète à l'entrée sur Poitiers. Elle insiste surtout sur la conquête de l'Egypte et de l'Ifriqiya (Tunisie et les Monts de l'Aurès), la partie occidentale, à savoir l'Espagne et la France n'est abordée que dans les 30 dernières pages.

Ce livre m'a beaucoup enrichi et apporte des éléments pour comprendre les enjeux actuels en thème d'influence et de spiritualité. Je m'explique : on y découvre les rivalités yéménites et maadites, entre arabes du Sud et Arabes du Nord, qui influent actuellement sur les conflits de cette région : Arabie Saoudite, Yémen, Syrie, Irak, ...la différence est qu'à cette époque nous n'avions pas en plus l'enjeu économique du pétrole et autres ressources lucratives. J'ai compris également la co-habitation dans les pays du Maghreb et de l'Egypte des différentes religions : les juifs, les chrétiens, les musulmans, et j'ai entre-aperçu une partie de l'histoire des berbères qui demande à être plus approfondi par d'autres lectures pour en mesure l'ampleur, les différents mouvements, ...

J'ai découvert également des personnages hauts en couleur. Oqba, le tyran sanguinaire, représentant la soif du pouvoir, des richesses allant au-delà de la foi musulmane. Koceila, le chef chrétien qui a pu stopper la conquête et protéger les berbères jusqu'au changement de calife. La Kahéna, la reine de l'Aurès, qui a fait preuve de mansuétude dans son occupation mais qui n'a pas compris que l’intérêt économique peut passer avant l'amour du drapeau ou du pays pour de simples habitants fatigués des guerres, des famines, des destructions, reconstructions, ...et Hassan, le général qui a été au bout de ce "Lointain perfide", qui faisait peur aux premiers califes et qu'il a réussi à islamiser en seulement quelques années.
La destruction de Carthage m'a bouleversée, tout comme celle de Palmyre il y a quelques temps, ... que de patrimoine perdu, de mémoire historique évanouie, ...

Sur la style d'écriture de l'auteur, j'ai apprécié le mélange des sources : des légendes orales, des chroniqueurs de l'époque et ceux plus contemporains qu'ils soient orientaux ou occidentaux. Je félicite vraiment l'auteur pour tout ce travail d'archives, de confrontations d'idées. Cela  lui permet d'avoir un statut neutre et permet au lecteur de se faire sa propre opinion sur ces événements si anciens et si peu vérifiables scientifiquement. Le point négatif qui en découle est que l'on est envahi de citations, d'extraits de livres, ... qui ramène l'auteur à son métier de journaliste et non d'écrivain ...et on se dit à un moment : autant aller lire le livre de M. DIEHL, par exemple qui est tellement cité !
Je tiens également à préciser que ce livre est très accessible même pour des novices de l'histoire comme je peux l'être, mais au vu de la 4ème couverture, je m'attendais à en connaitre plus sur la conquête en Espagne et en France, c'est ma petite frustration, mais pour le reste, l'Afrique du Nord, j'en ressors riche d'enseignement.

Un grand merci à Babélio et aux Editions de l'Archipel pour ce partenariat et l'opportunité d'avoir pu lire ce livre. 


Quelques citations relevées :


En dépit de sa taille moyenne et de sa complexion fragile, Oqba le féroce sème la terreur sur son passage et, du sud au nord de la Byzacène, son nom devient synonyme d'horreur. On ose à peine le prononcer, tant il glace les lèvres et pétrifie le cœur de tout ce vent de mort qu'il véhicule.

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Dans le silence bienfaisant de son désert, Hassan oubliera les perfidies des hommes de pouvoir. Mais, selon la légende, il restera hanté jusqu'à son dernier jour par le souvenir de la reine de l'Aurès qui exerçait sa domination sur toute l'Ifrikiya.
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Fiche technique :

Editeur: L'Archipel                Date d'édition : Janvier 2016     270 pages




Pour aller plus loin :

Le terrible général arabe, Oqba

Les chefs berbères, Koceila et la Kahéna


Carthage avant sa destruction par le général arabe, Hassan


 La conquête musulmane


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