lundi 21 mars 2016

Pardonnable, impardonnable, Valérie Tong-Cuong



Note : *****


Présentation de l'éditeur, Jean-Claude Lattès :


Un après-midi d’été, alors qu’il se promène à vélo sur une route de campagne, Milo, douze ans, chute et se blesse grièvement.
Ses parents Céleste et Lino et sa grand-mère Jeanne se précipitent à son chevet. Très vite, chacun va chercher les raisons de l’accident. Ou plutôt le coupable. Qui était avec lui ce jour-là ? Pourquoi Milo n’était-il pas à sa table, en train de faire ses devoirs, comme prévu ?
Tandis que l’angoisse monte autour de l’état de Milo resurgissent peu à peu les rapports de force, les mensonges et les petits arrangements qui sous-tendent cette famille. L’amour que chacun porte à l’enfant ne suffira pas à endiguer la déflagration. Mais lorsque la haine aura tout emporté sur son passage, quel autre choix auront-ils pour survivre que de s’engager sur le chemin du pardon ?
Un roman choral qui explore la difficulté à trouver sa place au sein du clan, les chagrins et la culpabilité, mais aussi et surtout la force de l’amour sous toutes ses formes.

L'auteur :
Valérie Tong-Cuong a travaillé huit ans en entreprise avant de se consacrer à l’écriture et à la musique.

Elle a publié plusieurs romans, dont les très remarqués Providence et L’Atelier des miracles ainsi que des nouvelles.
Elle écrit également pour le cinéma et la télévision.

Pardonnable, Impardonnable est son dixième roman.



Ma critique :

C'est un roman choral, avec les 4 personnages qui gravitent autour de Milo, notre petit héros escamoté par sa chute mais sain psychologiquement, contrairement aux autres : Céleste, sa maman, Lino, son papa, Marguerite, sa tante et Jeanne, sa grand-mère.
En plus de s'imposer cette structure, elle divise son livre en 5 stades, allant de la colère au pardon, en passant par la haine, la vengeance et l'amertume.
Ainsi, tous les personnages prennent la parole à tour de rôle en faisant avancer l'histoire mais en passant par ces sentiments, ce qui est tout de même assez inhabituel dans une même famille...
Le synopsis, le squelette de l'histoire, le message véhiculé sont certes prometteurs : Peut-on tout pardonner ? Quels sont les ravages de la non-communication ou mal-communication ?

Malheureusement, le manque de subtilité, de profondeur de l'être humain, et surtout de l'âme humaine, me fait être assez critique sur ce livre.

Tout est dans l'excès, j'ai ressenti ce sentiment d'étouffement que ressent ce petit gars dans cette famille sclérosée parce que dès les premiers chapitres, l'auteur ouvre la boite de Pandore. On est envahit par une abondance, une surenchère de malheur : l'hospitalisation, l'adultère, le viol, la bébé mort-né, l'alcoolisme, la maladie, ...

Dans l'écriture, on est aussi dans cette sensation de suffocation, avec une narration très bavarde, trop de monologues, de questions sans réponse, de reproches à tous, ...

Je n'ai pas pu m'empêche de comparer cette histoire à "Réparer les vivants" qui traite également de l'hospitalisation et la mort de son enfant mais qui l'aborde dans l'introspection et le ressenti vrai centré sur l'enfant, on ne peut qu'être déçue par cette approche. Mais, j'ai également pensé aux approches plus subtiles, plus psychologiques des drames, des secrets évoqués, narrés par Tatiana De Rosnay, par Agnès Ledig ... et pareillement, la déception de la lecture se fait ressentir.

Certes ce livre se lit d'une traite, c'est une écriture fluide, rapide mais je ressors de cette lecture avec trop d'informations et peu de singularité au final.

Merci à Babélio et J'ai lu d'avoir joué le jeu de la critique libre ...

Quelques citations relevées :

Ceux qui sont nés dans le confort s'imaginent toujours que ce n'est pas si compliqué pour les autres, que la majorité des pauvres devraient s'en prendre en priorité à eux-mêmes. Puisqu'on a la chance d'être dans une république égalitaire, d'avoir accès à l'école : ne pas réussi, c'est être suspecté de fainéantise.
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Il faut croire que le silence était une évidence pour chacun de nous, pourtant aujourd’hui,  je sais que c’était une erreur, c’était laisser l’infection se développer en toute discrétion, c’était nous condamner à perpétuité, parce qu’il y a des secrets dont il faut parler de suite ou plus jamais

                                     
Fiche technique :

Editeur: Jean-Claude Lattès                 Date d'édition : Janvier 2015     300 pages


Pour aller plus loin :




Très long entretien, où l'auteur parle de son livre.


Point rencontre avec l'auteur, organisé par Babélio, le 22 mars 2016

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