lundi 2 novembre 2015

Les hauts de Hurle-Vent, Emily Brontë


Note : *****

Présentation de l'éditeur, Le livre de Poche :


Les Hauts de Hurle-Vent sont des terres balayées par les vents du nord. Une famille y vivait, heureuse, quand un jeune bohémien attira le malheur. Mr. Earnshaw avait adopté et aimé Heathcliff. Mais ses enfants l'ont méprisé. Cachant son amour pour Catherine, la fille de son bienfaiteur, Heathcliff prépare une vengeance diabolique. Il s'approprie la fortune de la famille et réduit les héritiers en esclavage. La malédiction pèsera sur toute la descendance jusqu'au jour où la fille de Catherine aimera à son tour un être misérable et fruste.
Ce roman anglais, le plus célèbre du XIXe siècle à nos jours, a été écrit par une jeune fille qui vivait avec ses sœurs au milieu des landes de bruyère. Elle ne connut jamais cette passion violente ni cette haine destructrice. Elle imagina tout, même le fantôme de la femme aimée revenant tourmenter l'orgueilleux qui l'a tuée.

L'auteur :
Emily Jane Brontë ,est une poétesse et romancière britannique du début XIXème siècle, sœur de Charlotte Brontë et d'Anne Brontë. Les Hauts de Hurlevent est son unique roman et est considéré comme un classique de la littérature anglaise. Pendant son enfance, après la mort de sa mère et de ses deux sœurs les plus âgées dans un pensionnat, son père, décide de laisser aux enfants une grande liberté.
Emily, talentueuse et solitaire, aura toujours du mal à composer avec le monde extérieur. Une seconde tentative de scolarisation, puis un premier poste d'institutrice se solderont par des échecs. En 1842, elle se rend à Bruxelles avec sa sœur Charlotte, dans le pensionnat de M. Héger, mais la mentalité catholique, jugée hypocrite et sans principes, heurte ces filles de pasteur, et Emily se languit loin de sa lande. Elle retourne à Haworth, où elle remplit le rôle de femme de charge du presbytère. Emily acquiert, chez ceux qui viennent à la connaître, une réputation de sauvagerie, de courage physique et d'amour des animaux. Elle partagera désormais le reste de ses jours entre les tâches ménagères, les longues promenades sur la lande et l'écriture.

Ma critique :


On se situe dans l'Angleterre du début 19ème, dans un lieu dit perdu dans la lande, mais avec les us et coutumes de la petite bourgeoisie britannique. On suit le destin brisé d'une jeune fille issue d'une famille de la noblesse, amoureuse de son frère de lait, jalousé et détesté par son frère de sang; donc, comme dans toute romance dramatique, rien ne se passera comme prévu et toutes les décisions auront des répercussions sur les descendants de chacun d'eux.

Si Emily a un réel talent d'écriture, j'ai plus apprécié le style de Charlotte et de sa Jane Eyre, je n'ai pu m'empêcher de faire des comparaisons entre les deux. Les Hauts paraissent pour moi, trop ancrés dans le style romantique, même si elle y dénonce également l'aristocratie, l'inconstance des femmes, tout parait plus mièvre, plus fade mais également plus tortueux, à la limite de la folie. Mais cela n'enlève en rien son talent, ses personnages sont bien travaillés, ils évoluent tout au long de leur vie mais en gardant un caractère singulier (ce qui est rare dans la littérature contemporaine), ce qui nous amène aussi bien à détester et à avoir de la pitié pour un même personnage. Elle a su créer une ambiance mortifère, de l'enfance à la mort, les personnages, les lieux sont englués dans le brouillard glaçant, la cruauté humaine (de l'indifférence à la méchanceté).
Il faut se remettre dans le contexte pour apprécier une oeuvre à sa juste valeur. Emily mérite d'autant plus cette reconnaissance pour son écriture, qu'elle vivait en quai-recluse, à lire les faits divers du journal du village et qu'elle a jamais "goûté" à l'amour.


Un petit aparté, je ne sais pas qui réalise les 4ème de couverture, mais la personne qui a réalisée celle du livre de poche n'a pas lu le même livre que moi. Il est dit : "quand un jeune bohémien attira le malheur". Je ne suis pas d'accord avec cette approche de la situation : au départ, ce jeune homme n'a rien de maléfique, il le devient par la méchanceté et les décisions du frère aîné. Ensuite, il est dit :"Cachant son amour pour Catherine", encore contraire au livre, leur fraternité va se transformer en amour passionnel et ils ne s'en cachent pas, c'est pour cela qu'ils sont séparés et arrivera ce qu'il devait arriver ... !!

Quelques citations relevées :

"Mr Heathcliff, vous n'avez personne pour vous aimer, vous; et, si misérables que vous nous rendiez, nous aurons toujours la revanche de penser que votre cruauté vient de votre misère encore plus grande. Car vous êtes misérable, n'est-il pas vrai? Seul, comme le démon, et envieux comme lui! Personne ne vous aime, personne ne vous pleurera quand vous mourrez! Je ne voudrais pas être à votre place!"
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"- Vous croyez qu'elle m'a presque oublié? Oh! Nelly! Vous savez bien qu'il n'en ait rien. Vous savez tout comme moi que, pour chaque pensée qu'elle accorde à Linton, elle m'en accorde mille! (...) Quand il l'aimerait de toutes les forces de son être chétif, il n'arriverait pas à l'aimer en quatre-vingts ans autant que moi en un jour."


Fiche technique :

Titre Original : Wuthering Heights
Traducteur : Frédéric Delebecque (Traducteur)
Préface: Michel Mohrt (Préfacier)
Editeur: Editions de Fallois / Le livre de poche       Date d'édition : Juillet 1974        416 pages


Pour aller plus loin :

La dernière adaptation cinématographique ... bande annonce :


Une adaptation bande dessinée, dont voici la couverture  :

Et une planche, pour capter l'ambiance :

Charlotte, David Foenkinos


Note : *****

Récompenses :
Prix Renaudot, 2014
Prix Goncourt des lycéens, 2014

Présentation de l'éditeur, Gallimard :
Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C'est toute ma vie.» Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.
Feuilleter le début

L'auteur :



David Foenkinos est un romancier français, né en 1974. Charlotte est son 13ème roman, il connaît de nombreux succès, notamment Le potentiel érotique de ma femme, Qui se souvient de David Foenkinos, La délicatesse, Les souvenirs, Je vais mieux, ... et même quelques adaptations cinématographiques : La délicatesse, qu'il co-réalise avec son frère et Les souvenirs, réalisé par JP Rouve. 



Ma critique :
Comme il le dit lui même, David Foenkinos s'essaie à un style bien différent puisqu'il écrit en "vers libre" (??), sur une artiste peintre qu'il a en adulation. Pourquoi? on ne le sait pas vraiment ...
On suit donc la vie de Charlotte Salomon, qui naît dans une famille à tendance dépressive de mère en fille (mais n'est-ce pas dans la maladie que naissent les plus grands génies ??) et qui évoluera dans des temps très difficiles : le suicide de sa mère, l’exode, les camps, ...

L'histoire de cette jeune fille est très touchante, tout au long de la lecture on appréhende le jour fatidique où elle est emmenée dans les camps. David Foenkinos met en avant cette jeune artiste et cela a le mérite de nous faire découvrir son histoire mais sans aller au bout des choses : son idolâtrie l'empêche de trouver des réponses, de remettre en question certains événements.

Quant au style, il est certes différent mais pas exaltant pour moi, je n'ai pas adhéré du tout et pourquoi parler de poésie ? l'écriture est basique, simpliste ... pour aller à l'essentiel ? on n'en sait pas plus sur le pourquoi de la fascination, il n'y a pas de mots mis sur cette fascination, sur son travail de peintre, sur ce que la peinture représente pour lui, etc.

A part me faire découvrir cette artiste, ce livre n'a pas eu grand intérêt. Généralement, on attend d'une biographie, une analyse très journalistique de la vie, de l'oeuvre de la personne centrale, d'où ma déception sûrement ...
J'en garderai, à mon avis qu'un pâle souvenir : ce qui confirme mes impressions sur ces précédents livres - le style change mais l'écriture de l'auteur reste la même. 

Quelques citations relevées :
"Rien.
Plus rien.

Elle s'est jetée à l'eau, à dix-huit ans.

Comme ça.
Je ne pouvais pas.
On ne pouvait pas aller à l'enterrement.
Ou alors il aurait fallu nous enterrer aussi.
Ta grand-mère et moi, nous sommes morts depuis."
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"Charlotte ouvre ses cadeaux.
Comme on la regarde, elle joue à la petite fille heureuse.
Du théâtre pour alléger le moment.
Pour chasser la tristesse de son père.
C'est le silence surtout qui fait mal.
A Nöel, sa mère restait des heures au piano.
Elle aimait les chants chrétiens.
La soirée se déroule maintenant à l'abri des mélodies."

Quelques critiques parues dans la presse :

«Foenkinos, fasciné, fait de nous les membres d’une communauté qu’il faut espérer grandissante : celle des admirateurs d’une jeune artiste nommée Charlotte Salomon, assassinée à 26 ans. Une promesse.» François Busnel, L’Express
«David Foenkinos rôde autour de Charlotte Salomon comme si celle-ci avait été sa soeur, sa mère, son amour. Comme si elle était, aujourd’hui encore, le point fixe de son imaginaire, de sa vie.» Jean-Paul Enthoven, Le Point

Fiche technique :

Editeur: Gallimard                  Date d'édition : Aout 2014       224 pages


Pour aller plus loin :


David Foenkinos présente son livre :



Vie ou Théâtre, la collection de Charlotte Salomon, exposée au Musée de l'histoire juive

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