lundi 6 février 2017

La classe de neige, Emmanuel Carrère

Note : ****

Récompenses:

Fémina - 1995

Présentation de l'éditeur, P.O.L.:

Dès le début de cette histoire, une menace plane sur son petit héros : nous le sentons, nous le savons, tout comme lui le sait, l’a toujours su. Pourtant, quoi de plus ordinaire qu’une classe de neige ? Mais celle-ci, à partir d’un incident apparemment mineur (son père qui l’a amené en voiture repart en emportant les affaires de l’enfant) va tourner au cauchemar. Et si nous ignorons d’où va surgir le danger, quelle forme il va prendre, qui va en être l’instrument, nous savons que quelque chose est en marche, qui ne s’arrêtera pas.

Ce roman impitoyablement écrit raconte l’un des pires malheur qui puisse arriver à un enfant, un malheur, né autant de son imagination que du monde qui l’entoure, et contre lequel il sera totalement démuni car il touche le cœur de ce qui fait sa faiblesse, sa vulnérabilité et le prive de toute issue, de tout recours.



Lire le début



L'auteur :

Emmanuel Carrère, né le 9 décembre 1957 à Paris, est un écrivain, scénariste et réalisateur français.
Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris.
Il débute comme critique de cinéma pour Positif et Télérama. Son premier livre, Werner Herzog, paraît en 1982.
Il publie son premier roman L'Amie du jaguar en 1983 chez Flammarion. Le suivant, Bravoure, sort un an après chez POL, éditeur à qui il confiera tous ses autres ouvrages par la suite. Il publie en 1986 le roman La moustache aux éditions POL, dont il réalisera lui-même l'adaptation cinématographique en 2005.

En janvier 1993, Emmanuel Carrère entreprend l'écriture d'un livre autour de l'affaire Jean-Claude Romand. Cela n'aboutira que sept ans plus tard avec la publication de L'Adversaire qui marque un tournant dans la production littéraire de Carrère. Depuis, Carrère n'a pas écrit d'œuvres fictionnelles. L'Adversaire présente aussi le travail de l'écrivain, la lente gestation de l'œuvre. Cette œuvre reste essentielle dans la production de l'écrivain, le succès critique et populaire ne s'est jamais démenti.

Il entame dans les années 1990 une carrière de scénariste avec l’adaptation de ses propres romans comme L'Adversaire et La Classe de neige, avant de se lancer dans la réalisation avec Retour à Kotelnitch et La Moustache.

En 2011, il reçoit le prix Renaudot pour sa biographie romancée de l'écrivain, dissident et homme politique russe Édouard Limonov, avec lequel il a vécu pendant trois semaines à Moscou pendant la préparation du livre. Il est difficile de définir si le livre est un roman, une biographie ou un essai, car, si Limonov est bien le héros du livre, Carrère attache une très grande place à l'analyse de la littérature russe, ainsi que de l'histoire de l'URSS et de la Russie post-soviétique. C'est un des grands succès commerciaux de la rentrée littéraire 20116.

En 2014, il publie Le Royaume, récit qui retrace la naissance du christianisme, en s'intéressant tout particulièrement aux parcours des personnalités des apôtres Paul et Luc. Comme souvent dans ses romans, il mêle à l'intrigue principale l'évocation de son propre parcours, et il y développe notamment l'évolution de son rapport à la foi chrétienne. Le livre connaît une des plus larges couvertures médiatiques, et des meilleures réceptions critiques de la rentrée littéraire 2014.

Ma critique :

Qu'il est bien ficelé ce livre !
On se laisse berné par l'auteur qui petit à petit distille des éléments perturbants jusqu'à être totalement effondré à la fin.

Au départ, on suit Nicolas qui doit partir en classe de neige avec sa classe de CM1 mais on se rend compte que ce petit garçon est timide, peureux et étouffé par son père qui tient également des propos qui alimentent cette peur.

Ayant tous connu une classe de neige, ou classe verte, on se dit que ce petit Nicolas (qui n'a rien de la débrouillardise et de l'audace de celui de Goscinny) va s'y plaire en classe de neige, et puis nous aussi on en revient.
De part le trouble qui envahit se petit garçon, à s'imaginer des issues toujours fatales, à fantasmer des catastrophes, des disparitions et même des morts. D'autre part, avec le drame qui va s'y dérouler (et dont je ne dirai rien).

Emmanuel Carrère a su concrétiser le mal qui caractérise les familles en souffrance: les non-dits, les tabous. Ce que l'enfant imagine de situations ambiguës, de choses dont on ne doit pas parler.

L'enfant est un être doué d'intelligence parfois même plus que l'adulte et si son petit cerveau occulte certains gestes, certains événements notamment lorsque les proches sont impliqués (ce qu'on appelle le déni), avec l'âge de raison les éléments refont surface, un peu dans le désordre, sous d'autres traits mais tout comme cette grosse boule noire qui envahit Nicolas, tout remonte à la surface.

J'ai tout particulièrement aimé la fin parce qu'il est rare qu'un écrivain respecte autant ses lecteurs en le laissant appréhender lui-même ce qu'il s'est passé. Merci M. CARRERE.

Quelques citations relevées :

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C'était l'été, on étouffait dans ce climat de siège, de catastrophe et de secret. Nicolas et son petit frère demandaient leur père, mais il était parti pour une longue tournée, disait-elle, il les rejoindrait dans l'autre ville, dans le nouvel appartement. Le dernier jour, une fois emballées les caisses que les déménageurs devaient venir chercher après leur départ, il s'étaient assis au milieu de sa chambre vide et il avait pleuré comme on pleure quand on a sept ans et qu'il se passe quelque chose d'affreux qu'on ne comprend pas. Sa mère avait voulu le prendre dans ses bras pour le consoler, elle répétait sans cesse Nicolas, Nicolas, et il savait qu'elle lui cachait quelque chose, qu'il ne pouvait pas se fier à elle. Elle s'était mise aussi à pleurer, mais comme elle ne lui disait pas la vérité ils ne pouvaient même pas pleurer ensemble.
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La neige recouvrait tout. Il en tombait encore, des flocons que le vent faisait doucement tournoyer. C’était la première fois que Nicolas en voyait autant et, du fond de sa détresse, il ressentit de l’émerveillement.
       
       
Fiche technique :

Editeur: POL    Date d'édition : Mai 1995   176 pages


Pour aller plus loin :





La bande-annonce du film adapté par claude Miller

dimanche 22 janvier 2017

Repose-toi sur moi, Serge Joncour

Note : *****

Récompenses:

Prix Interallié - 2016

Présentation de l'éditeur, Flammarion:

Aurore est une styliste reconnue et Ludovic un agriculteur reconverti dans le recouvrement de dettes. Ils n'ont rien en commun si ce n'est un curieux problème : des corbeaux ont élu domicile dans la cour de leur immeuble parisien. Elle en a une peur bleue, alors que son inflammable voisin saurait, lui, comment s'en débarrasser. Pour cette jeune femme, qui tout à la fois l'intimide et le rebute, il va les tuer.
Ce premier pas les conduira sur un chemin périlleux qui, de la complicité à l'égarement amoureux, les éloignera peu à peu de leur raisonnable quotidien. Dans ce grand roman de l'amour et du désordre, Serge Joncour porte loin son regard : en faisant entrer en collision le monde contemporain et l'univers intime, il met en scène nos aspirations contraires, la ville et la campagne, la solidarité et l'égoïsme, dans un contexte de dérèglement général de la société où, finalement, aimer semble être la dernière façon de résister.




Lire le début



L'auteur :

Serge Joncour est un écrivain français né le 28 novembre 1961.
Il pratique différents métiers avant de se lancer dans l'écriture (publicité, maître nageur). Il publie son premier roman, Vu, en 1998 au Dilettante. Puis, il a obtenu le Prix France Télévisions en 2003 pour U.V. (adapté au cinéma en 2007 sous le même titre U.V.).

En 2005, il a reçu le Prix de l'Humour noir Xavier Forneret pour son livre L'Idole.

Il a écrit le scénario du film Elle s'appelait Sarah, d'après le roman du même titre en version française de Tatiana de Rosnay.

Il est aussi, avec Jacques Jouet, Hervé Le Tellier, Gérard Mordillat et bien d'autres artistes et écrivains, l’un des protagonistes de l'émission de radio Des Papous dans la tête de France Culture.

Son roman L'Idole fait, en août 2012, l'objet d'une adaptation cinématographique réalisée par Xavier Giannoli. Le film, intitulé Superstar, met en scène Kad Merad et Cécile de France.

Ma critique :

Un grand GRAND coup de cœur pour Serge Joncour et sa plume délicate, tendre et amoureuse de la vie.

Ses personnages sont magiques, on tombe amoureux d'eux en même qu'eux, l'un de l'autre. Tout le monde a besoin d'un Ludovic et d'une Aurore, ils sont l'incarnation même de l'altruisme, du courage.

Même si tout les oppose au départ, une chose les rapproche : la solitude, cette tumeur qui nous enferme, qui nous isole et qui nous rende méfiant du monde qui nous entoure. Mais, lorsqu'une personne arrive à vous sortir de cette solitude, vous rend important pour lui et que vous devenez important pour lui, une certaine magie s'opère ...

Malgré des milieux opposés, la campagne / la ville ; la pauvreté / la bourgeoise ; le monde du paraître / le monde de la survie, chaque personnage est légitime et même s'ils font de erreurs (c'est la base de l'humain, non?) ils ne jugent pas, l'auteur non plus et nous idem.
Et un monde qui ne juge pas, qui ne commente pas chaque fait et gestes, ça n'existe plus.

Ce livre est d'un optimisme et d'une bienveillance à tout épreuve et c'est rare.
C'est une sorte de roman "feel good" mais avec le style et l'art de l'écriture en plus.

C'est un livre qui devrait être prescrit dans toutes les bonnes pharmacies alors achetez-le, gardez-le toujours près de vous et quand vous avez eu une mauvaise journée, replongez dedans !!

Comme je vous envie, vous qui allez le découvrir pour la 1ère fois ...

Quelques citations relevées :

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Il y a des êtres comme ça, qu'on ressent fortement, et même si on ne les connait pas, même si ça se passe mal, d’instinct on se sent liés à eux.
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 rompre c'est assumer de défaire son existence mais aussi celle des autres autour, au risque de tout perdre, de les perdre eux-mêmes, au risque de tout déstabiliser. Quitter c'est se redonner vie à soi, mais c'est aussi redonner vie à l'autre, quitter c'est redonner vie à plein de gens, c'est pour ça que les hommes en sont incapables, donner la vie est une chose qu'ils ne savent pas faire.
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Cette femme représentait bien tout ce qu’il détestait de Paris, tout ce qui le rejetait, tout ce qu’il aurait dû fuir, et pourtant elle l’attirait. Tout d’elle l’attirait.
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Attendre l’autre c’est déjà partager quelque chose.         
     
Fiche technique :

Editeur: Flammarion    Date d'édition : Aout 2016   432 pages


Pour aller plus loin :

Interview de Serge Joncour

Intervention au Salon du livre de Colmar

vendredi 13 janvier 2017

L'amie prodigieuse, tome 1 : Enfance, Adolescence, Elena Ferrante


Note : ****


Présentation de l'éditeur, Gallimard:

"Je ne suis pas nostalgique de notre enfance: elle était pleine de violence. C'était la vie, un point c'est tout: et nous grandissions avec l'obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile."

Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu'elles soient douées pour les études, ce n'est pas la voie qui leur est promise.
Lila abandonne l'école pour travailler dans l'échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s'éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

Formidable voyage dans l'Italie du boom économique, L'amie prodigieuse est le portrait de deux héroïnes inoubliables qu'Elena Ferrante traque avec passion et tendresse.



Lire le début



L'auteur :

Elena Ferrante est un pseudonyme. Personne ne sait exactement qui elle est, même si certains poussent leurs investigations loin, je préfère garder la volonté d'anonymat de l'auteur.

Elle est déjà auteure de plusieurs livres (romans, recueil) : L'Amour harcelant, Les jours de mon abandon, La Frantumaglia.

En 2011 a été publié le premier volume du cycle "L'amie prodigieuse", une tétralogie sur un quartier napolitain des années 50.


Ma critique :

Je me suis laissée gagner par la fièvre de la quadrilogie "L'amie prodigieuse" et j'en suis ravie !

Ce 1er tome relate l'enfance et l'adolescence de tout un quartier napolitain dans les années 50 avec un focus sur la narratrice, Elena et sa relation amicale quelque peu fusionnelle et destructrice avec Lila.
J'ai beaucoup aimé cette relation d'admiration, de confrontation, de dépassement et de stimulation intellectuelle. Jusqu'au ira-t-elle ?

Il y a beaucoup de "buzz" autour de cette auteure mais moi ce qui me marque c'est cette capacité à nous narrer presque 15 ans de vie sur plus 400 pages alors qu'il ne s'y passe peu de choses. Comme tous les romans d'apprentissage, bien sur, on suit l'évolution de nos personnages et pas que les 2 principales, on s'attache réellement aux copains, aux copines, aux mamans, aux papas et aux intrigues. Alors ces toutes petites choses qui fondent les êtres prennent au fur et à mesure de l'ampleur et du sens pour comprendre tel ou tel personnage.

Un autre personnage est ce quartier napolitain étouffant, angoissant, violent dans ses propos et ses actes, sclérosé par la pauvreté, le pouvoir de l'argent, l'honneur familial qui se transmet de génération en génération et qui pèse de tout son poids de la naissance à ...peut-être la vieillesse (je dois lire les autres tomes pour cela). le quitter est difficile et l'envie de le quitter l'est encore moins.

Alors notre petite héroïne avec ses supers notes, va-t-elle prendre son courage à deux mains et tout quitter pour se retrouver elle-même ?

Vite la suite ...

(je n'ai pas mis les 5 étoiles parce que tout au long du livre, j'avais en tête l'ambiance générale du livre de Laurent Gaudé, le soleil des Scorta et il m'a apporté un véritable plus pour vraiment donner de l'ampleur aux propos d'Elena Ferrante qu'il me manquait quelque part ...)

Quelques citations relevées :

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C'était comme si, par quelque vilain tour de magie, la joie ou la douleur de l'une impliquaient la douleur ou la joie de l'autre.

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Elle s'arrêta pour m'attendre et, quand je la rejoignis, me donna la main. Ce geste changea tout entre nous, et pour toujours.

*********************************************************************************   Il n'existe aucun geste, aucune parole ni soupir qui ne contienne la somme de tous les crimes qu'ont commis et que continuent à commettre les êtres humains.               
 
       
Fiche technique :

Editeur: Gallimard    Date d'édition : Octobre 2014    400 pages




mardi 10 janvier 2017

En attendant Bojangles, Olivier Bourdeaut

Note : *****

Récompenses:

Prix France Télévision - 2016
Grand Prix RTL-Lire - 2016
Prix du roman des étudiants France Culture - 2016

Présentation de l'éditeur, Finitude:

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.

Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.

Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.

L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.



Lire le début



L'auteur :

Olivier Bourdeaut est né au bord de l’Océan Atlantique en 1980. L’Education Nationale, refusant de comprendre ce qu’il voulait apprendre, lui rendit très vite sa liberté. Dès lors, grâce à l’absence lumineuse de télévision chez lui, il put lire beaucoup et rêvasser énormément.

Durant dix ans il  travailla dans l’immobilier allant de fiascos en échecs avec un enthousiasme constant.  Puis, pendant deux ans, il devint responsable d’une agence d’experts en plomb, responsable d’une assistante plus diplômée que lui et responsable de chasseurs de termites, mais les insectes achevèrent de ronger sa responsabilité. Il fut aussi ouvreur de robinets dans un hôpital, factotum dans une maison d’édition de livres scolaires – un comble – et cueilleur de fleur de sel de Guérande au Croisic, entre autres.

 Il travaille durant deux ans à l'écriture d'un premier roman, sombre, qui ne trouvera cependant aucun éditeur. Alors qu'il réside chez ses parents en Espagne il se consacre à l'écriture, rapide en sept semaines, d'un autre roman léger et loufoque qui deviendra En attendant Bojangles. Paru en janvier 2016 chez Finitude, il est récompensé du prix France Culture-Télérama 2016, du grand prix RTL-Lire 2016, du prix Emmanuel Roblès 2016 et du prix Roman France Télévisions 2016.


Ma critique :

Que ferait-on par amour ? cette sempiternelle question ... tout quitter sur un coup de tête? banal ! Cacher un corps ? surfait !
Mais vivre dans un monde fantasque où l'on change de prénom chaque jour, où on adopte une grue, où on laisse s'amonceler les factures et jeter au bas de l'escalier l'huissier, où on abandonne son travail pour mener pleinement cette vie sans contrainte, sans conformisme, alors, là, oui, on est au centre de l'amour où tout ce qui compte c'est vivre avec l'autre sa vie.
C'est ainsi que cette famille va vivre, au gré des lubies de Louise surement bi-polaire et plutôt que de la ramener dans la réalité, c'est toute la famille qui va vire dans sa folie : faire des soirées toutes les nuits, acheter un château en Espagne par provocation, organiser un kidnapping, ... jusqu'au point de non retour.

"Quand la réalité est banale et triste, inventez-moi une belle histoire, vous mentez si bien, ce serait dommage de vous en priver"dit-elle à son fils.
Comment notre narrateur se construit en vivant dans le mensonge, le fantasque ? Eh bien il a l'air de bien s'en sortir puisqu'il est d'un optimisme à tout épreuve et même dans les moments difficiles, la vie devient un jeu, un film, une danse.

J'ai beaucoup aimé ce livre où l'on retrouve une touche de Vian, de Forrest Gump et le tout dans un univers de douce mélancolie où l'on sourit avec eux tout en sentant le drame caché au fond de cette vie trépidante.

On ne sait pas s'il faut rire ou pleurer, du grand n'importe quoi !
"C'était vraiment n'importe quoi, parce que la vie c'est souvent comme ça, et c'est très bien ainsi"

Quelques citations relevées :

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D'elle, mon père disait qu'elle tutoyait les étoiles, ce qui me semblait étrange car elle vouvoyait tout le monde, y compris moi

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Pour que mon écriture aille dans le bon sens, la maîtresse m'a fait envoyé chez une dame qui redressait les lettres sans jamais les toucher et qui, sans outil, savait les bricoler pour les remettre à l'endroit.

*********************************************************************************   Et moi, j'allais devoir apprendre à vivre sans eux. J'allais pouvoir répondre à une question que je me posais tout le temps. Comment font les autres enfants pour vivre sans mes parents ?                        
   
         
Fiche technique :

Editeur: Finitude     Date d'édition : Janvier 2016    160 pages


Pour aller plus loin :


Olivier Bourdeaut parle son livre

1er Roman et déjà invité à La Grande Librairie + petit bonus de Lucchini


Et enfin pour le plaisir des oreilles et se mettre dans l'ambiance du livre, le titre de Nina Simone au coeur du livre : Mr Bojangles

dimanche 1 janvier 2017

Challenge Multi-Défis 2016


Bonjour à tous, 

Le grand jour est enfin arrivé ! 
L’ouverture officielle du nouveau challenge pour la nouvelle année 2016 : 
le CHALLENGE MULTI - DEFIS. 

1/ Choisissez votre niveau de challenger

Le challenge se composera de 3 paliers de difficulté + d'1 palier BONUS : 
NIVEAU AMATEUR : 15 livres lus et critiqués 
NIVEAU PROMETTEUR : 26 livres lus et critiqués 
NIVEAU PROFESSIONNEL : 52 livres lus et critiqués 
NIVEAU BONUS EXPERT : 60 livres lus et critiqués 

2 / Valider au fur et à mesure de vos lectures les différentes catégories: 

Pour être comptabilisé, un livre devra obligatoirement être lu et critiqué (sur Babelio ou sur blog personnel) entre le 1er janvier et le 31 décembre 2016. 
Les informations à fournir pour notifier les avancées du challenge seront : 
Titre - Auteur - Item + lien vers la critique 

Chaque participant disposera d'un JOKER lui permettant d'annuler et de remplacer n'importe quel item de son choix. L'utilisation du JOKER devra être clairement indiquée sur le forum 

Règle spéciale pour BD/comics/roman graphique : le nombre autorisé est évolutif selon le niveau ; merci de spécifier "BD" lors de vos posts lorsque c'est le cas. 
1 pour NIVEAU AMATEUR 
2 pour NIVEAU PROMETTEUR 
3 pour NIVEAU PROFESSIONNEL 
4 pour NIVEAU BONUS EXPERT 

Les items peuvent être lus dans le désordre 

ATTENTION ! 1 item (catégorie) = 1 livre (contrairement au challenge 2015, un livre ne pourra pas correspondre à plusieurs items) 

Afin d’y voir plus clair, de suivre votre avancée et de prendre des idées auprès des autres challengers, il y a le “fameux” fichier de suivi, indispensable pour tout challenge qui se respecte : 


Pour ma part, je tente le niveau PROFESSIONNEL : 52/52 avec 3 BD

Voici les thèmes proposés :

Un classique étranger - Black Boy - Richard Wright
Un livre "âme sensible s'abstenir" (émotions fortes, épouvante, etc.) - Si tout n'a pas péri avec mon innocence - Emmanuelle Bayamack - Tam
Un livre avec le mot "jardin" dans le titre 
Un livre avec un végétal dans le titre - La Rose écarlate - Patricia Lyfoung (BD)
Un livre avec une usurpation d'identité - Pardonnable, impardonnable - Valérie Tong Cuong
Un livre basé sur la légende arthurienne (ou autre légende) - Lancelot - Claude Merle
Un livre d'art ou une biographie d'artiste - La Terre vue du ciel - Yann Artus-Bertrand
Un livre de Bit-lit (mélange de fantasy urbaine et de chick-lit) 
Un livre de fantasy (ou fantastique) - La passe-miroir T1 - Christelle Dabos
Un livre de plus de 700 pages 
Un livre découvert sur l'ile déserte d'un ami Babelio - Robe de marié - Pierre Lemaître
Un livre dont la couverture vous a fait craquer - La part des flammes - Gaelle Nohant
Un livre dont l'action se déroule dans le passé - Ce coeur changeant - Agnès Desartre
Un livre dont le narrateur est un enfant (ou un adolescent) - Le Cœur à la craie - Daniel Picouly
Un livre dont le titre comporte un nom de lieu - Juste avant l'Oubli - Alice Zeniter
Un livre dont le titre comporte un prénom - Antigone - Jean Anouilh 
Un livre dont le titre comprend une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car) 
Un livre dont le titre contient un verbe à l'infinitif - Danser les ombres - Laurent Gaudé
Un livre dont le titre mentionne un animal - La dame au petit chien - Anton Tchechov
Un livre dont le titre ne comporte pas d'article (ni définis, ni indéfinis, ni partitifs) - Pars avec lui - Agnès Ledig
Un livre dont l'histoire se déroule dans un milieu hostile - Les cavaliers d'Allah - Geneviève Chauvel
Un livre d'outre mer (DOM / TOM) 
Un livre du "bout du monde" (dans son thème ou de par son auteur) - Baguettes chinoises - Xinran
Un livre d'un auteur africain (ou se déroulant exclusivement en Afrique) - Petit Piment - Alain Mabanckou
Un livre d'un auteur enfant d'écrivain - L'homme de ma vie - Yann Queffelec
Un livre d'un auteur européen non francophone - La couleur de l'eau - Kate Hudson
Un livre d'un auteur québécois 
Un livre d'un genre que vous détestez (ou croyez détester) - Les enfants perdus - Peter Straub
Un livre d'un pays nordique - L'assassin qui rêvait d'une place au paradis - Jonas Jonasson
Un livre d'une maison d'édition peu connue - Les bonnes moeurs - Timothée Gaget
Un livre écrit à quatre mains - Bastien et les blipoux - Adele Faber / Elaine Mazlich (BD)
Un livre en rapport avec la cuisine gastronomique - Un chemin de tables - Maelys de Kerangal
Un livre érotique - L'insoutenable légèreté de l'être - Milan Kundera
Un livre listé dans le top 100 des "livres les plus populaires de tous les temps" sur BabelioLa métamorphose - Kafka
Un livre pioché au hasard dans votre PAL - Les mouches - Jean-Paul Sartre
Un livre post-apocalyptique - 2084 - Boualem Sansal 
Un livre qui se déroule dans votre région d'enfance ou pays d'origine - Les lisières - Olivier Adam
Un livre présent dans ma PAL depuis plus d'un an - Du côté de chez Swann - Marcel Proust
Un livre qui a gagné un prix littéraire (ou dont l'auteur a obtenu le NOBEL de littérature) - Jacob, Jacob -  Valérie Zenatti
Un livre qui aborde le thème de la fraternité - Bon rétablissement - Marie-Sabine Roger
Un livre qui cible l'un des 7 péchés capitaux (paresse, colère, luxure, gourmandise, envie, avarice ou orgueil) - Vernon Subutex, Tome 1, Virginie Despentes
Un livre qui vous a marqué(e) (relecture) - Le petit Prince - Antoine de Saint Exupéry
Une fresque familiale - Le soleil des Scorta - Laurent Gaudé
Un livre reçu pour Noël ou pour un anniversaire - D'après une histoire vraie - Delphine De Vigan
Un peplum (Antiquité romaine, grecque, asiatique ou égyptienne)  - Electre - Jean Giraudoux
Un récit historique asiatique (BD, mangas acceptés) 
Un roman dans lequel la mer occupe une place essentielle - Vingt mille lieues sous les mers - Jules Verne
Un roman d'aventures - Astérix, tome 2 : La serpe d'or - Uderzo et Goscinny ( BD)
Un roman de la littérature jeunesse ou jeune adulte - Nouvelles d'ados - Prix Clara 2015
Un roman dont le titre compte plus de 5 mots - Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier - Patrick Modiano
Un roman épistolaire (journaux et mémoires acceptés) - Recettes de bonheur pour temps difficiles - Suzanne Hayes et Loretta Nyhan
Un roman inspiré d'une histoire vraie - L'ami retrouvé - Fred Uhlman
Un roman qui se passe en temps de guerre - Le quatrième mur - Sorj Chalandon 
Un western - Mille femmes blanches - Jim Fergus
Une biographie (essai ou biographie romancée) - L'homme qui ment - Marc Lavoine
Une œuvre écrite en vers - Les cents plus beaux poèmes de la langue française - Jean Orizet
Un roman traitant d'un secret de famille - Les ombres de Kervadec - Le Nabour

Voilà le Multi-Défis de 2016 est terminé et j'ai atteint mon objectif 52 lectures 😄. Bon je n'ai ps mis à jour toutes mes critiques mais elles vont arriver au fur et à mesure, promis 😇

Pour le fun, j'essaye de le compléter par la suite et je rempile pour le Multi-Défis 2017

dimanche 14 août 2016

Jacob, Jacob, Valérie Zenatti


Note : *****

Récompenses:

Prix Inter - 2015
Prix Méditerranée - Français - 2015

Présentation de l'éditeur, L'Olivier:

«Le goût du citron glacé envahit le palais de Jacob, affole la mémoire nichée dans ses papilles, il s’interroge encore, comment les autres font-ils pour dormir. Lui n’y arrive pas, malgré l’entraînement qui fait exploser sa poitrine trop pleine d’un air brûlant qu’elle ne parvient pas à réguler, déchire ses muscles raides, rétifs à la perspective de se tendre encore et se tendant quand même

Jacob, un jeune Juif de Constantine, est enrôlé en juin 1944 pour libérer la France. De sa guerre, les siens ignorent tout. Ces gens très modestes, pauvres et frustes, attendent avec impatience le retour de celui qui est leur fierté, un valeureux. Ils ignorent aussi que l’accélération de l’Histoire ne va pas tarder à entraîner leur propre déracinement.

L’écriture lumineuse de Valérie Zenatti, sa vitalité, son empathie pour ses personnages, donnent à ce roman une densité et une force particulières.



Lire un extrait



L'auteur :

Née à Nice en 1970, dans une famille juive, Valérie Zenatti a émigré en Israël à l’âge de 13 ans. Avec sa famille, elle a vécu à Beer-Sheva, ville du sud d'Israël. De 1988 à 1990, elle effectue son service militaire comme toutes les jeunes Israéliennes de son âge.

Elle revient en France pour y suivre des études d’histoire et d’hébreu (qu’elle a approfondi à l’Inalco). Elle est d’abord journaliste, puis passe le Capes pour devenir professeur d’hébreu, son premier poste est à Lille.

Son premier roman, Une addition des complications, a été publié en 1999. Une douzaine de titres ont suivi, dont Une bouteille dans la mer de Gaza, paru en 2005, qui a reçu une vingtaine de prix, a été traduit dans quinze pays, adapté au théâtre et par elle-même et le réalisateur Thierry Binisti pour le cinéma sous le titre Une bouteille à la mer, sorti en 2012 en France

Romancière, elle est l’auteur de En retard pour la guerre et Les Âmes sœurs (Éditions de l'Olivier, 2006 et 2010). Mensonges, paru en 2011, est un récit qui se fait l’écho de l’œuvre de Aharon Appelfeld, dont elle est par ailleurs la traductrice. En 2014 elle publie Jacob, Jacob qui est sélectionné pour plusieurs prix littéraires et qui sera récompensé en 2015 par le prix du Livre Inter.

Ma critique :

Jacob est le dernier garçon de la fratrie, et il a tout d'un ange : il n'use pas de la force, de la violence de regards durs pour perpétuer les traditions familiales tout aussi injustes que barbares. Non, Jacob est l'avenir, il est instruit, il parle l'arabe, le français et l'anglais, il est doux, aime les enfants et son pays.

Mais comme tous les français d'Algérie et d'ailleurs, il s'engage dans la 2nde guerre mondiale. Il quitte les paysages somptueux de Constantine, la chaleur des femmes de la famille et rencontre un groupe multi-ethnique, multi-religieux . Ensemble, ils remonteront de la Provence à l'Alsace pour repousser, tuer l'ennemi et sauver la France. Ils découvriront l'horreur de la guerre, la joie de la libération, l'amour, ...

Une partie du roman se concentre sur ces femmes de la famille : la grand-mère qui attend son petit dernier, va affronter seule la ville pour lui apporter un panier de victuailles, le voit dans son petit-fils ; la belle-fille qui ne cesse d'enfanter des filles, qui vit ses tragédies dans une solitude infinie et les petites filles. On y découvre surtout Camille, la cadette qui représente la jeunesse des années 60, la révolte de la femme, ce que les anciennes auraient rêvé faire, vivre pour elle-même.

Et enfin, la dernière partie qui aborde la guerre d'Algérie mais très sommairement ... (qui est pour moi le petit moins de cette lecture; j'aurais préféré un arrêt avant et un autre livre sur ce thème).

Encore un livre court mais intense, l'écriture de Valérie Zénatti est sensitive dans la description des paysages, des rues, des repas de familles, ... et psychologique dans la compréhension des mœurs des juifs d'Algérie tout en pudeur, nostalgie et amour.

Quelques citations relevées :

Pourtant, Monsieur Baumert leur avait dit que la poésie résiste à tout, au temps, à la maladie, à la pauvreté, à la mémoire qui boite, elle s'inscrit en nous comme une encoche que l'on aime caresser, mais les vers, ici, ne trouvent pas leur place, ils jurent avec les uniformes, sont réduits au silence par les armes.

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Par la grâce des mots de Jacob, du ton distingué qui les sculpte, des gestes souples qui l'accompagnent, l'appartement se transforme en château de Versailles et les deux femmes sont fascinées par la lumière qui inonde subitement la pièce, elles entrevoient une vie chimérique où les hommes parleraient aux femmes comme à des êtres précieux, dignes de respect et d'amour...

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Constantine, ocre et blanche, resserrée autour de son rocher,fière de son pont suspendu et des cinq autres ponts tendus autour d'elle,ville forteresse amoureuse des gorges qui la fendent en deux, disparaît brutalement au détour d'un virage, comme si elle n'avait jamais existé ailleurs que dans leurs jeux, leurs joies et leurs terreurs d'enfant.                                
     
           
Fiche technique :

Editeur: L'Olivier       Date d'édition : Aout 2014    168 pages


Pour aller plus loin :


Valérie Zenatti parle son livre

La part des flammes, Gaëlle Nohant

Note : *****

Récompenses:

Prix des lecteurs "Livre de poche" - 2016
Prix France bleu / Page des Libraires - 2015

Présentation de l'éditeur, Héloïse d'Orsmesson:

Mai 1897. Pendant trois jours, le Tout-Paris se presse rue Jean-Goujon à la plus mondaine des ventes de charité. Les regards convergent vers le comptoir n° 4, tenu par la charismatique duchesse d’Alençon.

Au mépris du qu’en-dira-t-on, la princesse de Bavière a accordé le privilège de l’assister à Violaine de Raezal, ravissante veuve à la réputation sulfureuse, et à Constance d’Estingel, qui vient de rompre brutalement ses fiançailles.

Dans un monde d’une politesse exquise qui vous assassine sur l’autel des convenances, la bonté de Sophie d’Alençon leur permettra-t-elle d’échapper au scandale ? Mues par un même désir de rédemption, ces trois rebelles verront leurs destins scellés lors de l’incendie du Bazar de la Charité.

Enlèvement, duel, dévotion, La Part des flammes nous plonge dans le Paris de la fin du XIXe au cœur d’une histoire follement romanesque qui allie avec subtilité émotion et gravité.



Lire le 1er chapitre



L'auteur :

Née à Paris en 1973, Gaëlle Nohant vit aujourd’hui à Lyon. Elle est lauréate avec Jennifer D. Richard (Bleu poussière) de l'édition 2007 de la Résidence du premier roman consacrée à la littérature fantastique. La Part des flammes est son deuxième roman après L’Ancre des rêves, 2007 chez Robert Laffont, récompensé par le prix Encre Marine. Elle est également l’auteur d’un document sur le rugby et d’un recueil de nouvelles.

Gaëlle Nohant se consacre à l’écriture depuis une dizaine d’années. Inspirée notamment par Dickens et par les écrivains victoriens, cette jeune femme qui construit le canevas de sa narration à partir d’une base documentaire importante, défend une littérature à la fois exigeante et populaire.

Ma critique :

Après le Moyen-Age, je me suis plongée dans cette histoire du XIXeme. Eh bien, si peu d'évolution dans les rapports humains, dans les conditions de la femme ...

Toutes les femmes de l'aristocratie française rêvent d'être au Bazar de la charité, fier étendard de la foi chrétienne, pour la grande majorité qui tient plus de l'apparat que d'une foi profonde et sincère. Mais pour Violaine de Raezal l'enjeu est autre, d'une part il s'agit d'honorer le vœu de son mari décédé mais également de pouvoir subvenir à ses besoins car sans mari, on est plus rien, et encore pire lorsque nos beaux-enfants nous haïssent. Alors lorsque la duchesse d'Alencon la prend son aile (tout comme la jeune Constance), elle se prend d'une amitié sincère et dévouée pour ses femmes qui cachent une blessure comme elle.

Tout ce beau monde est là et plus encore en ce jour funeste puisque le nonce sera présent. Peu après son départ, un feu se déclare et envahit tout le Bazar, emportant femmes, enfants, hommes, aristocrates comme petites gens.

Qui survivra à cette hécatombe ? Combien en resteront marqué à vie ? Comment peut-être exister dans cette société d'apparence avec les stigmates du feu ?
Heureusement, de véritables amitiés vont se nouer et faire s'élever les personnes fragiles mais humaines.

Gaelle Nohant utilise une plume classique, riche digne du 19ème siècle pour décrire cette époque ravagée par le paraître, régie par le christianisme où les dualités pauvre/aristocratie, hommes/femmes sont encore catégorisées en castres intouchables.


Un magnifique roman historique !

Quelques citations relevées :

- Jamais elle ne trouvera de mari. C'est fini, continua-t-elle, les larmes lui montant aux yeux.
- Peut-être la voudra-t-il encore, lui...
- Allons, il n'est pas stupide à ce point, rétorqua Amélie. 

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Quand elle entendait dire que les romans étaient de dangereux objets entre les mains d’une jeune fille, elle ne protestait plus. Puissants et dangereux, oui, car ils vous versaient dans la tête une liberté de penser qui vous décalait, vous poussait hors du cadre. On en sortait sans s’en rendre compte, on avait un pied dansant à l’extérieur et la cervelle enivrée, et quand on recouvrait ses esprits, il était trop tard.
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Violaine de Raezal se disait que s'il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes et encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière.                                  
       
             
Fiche technique :

Editeur: Heloïse d'Ormesson         Date d'édition : Mars 2015    496 pages


Pour aller plus loin :


Gaelle Nohant présente son livre


Gaelle Nohant interviewée lors du Salon de Saint-Maur en 2016



N’hésitez pas à aller son site et son café littéraire